Casterman
Étudiante, Séverine est transparente. Ses profs lui parlent sans la regarder, son mec lui préfère ses potes geeks et ses parents ont visiblement oublié qu’elle n’avait plus dix ans. Jusqu’au jour où lors d’un baby-sitting, elle se voit contrainte de se changer après que l’enfant malade lui a vomi dessus. Le père lui prête un chemisier de sa femme. Et là mes amis, c’est Clark Kent qui se transforme en superman ! Si l’habit ne fait pas le moine, je peux vous assurer qu’avec son nouveau chemisier, Séverine se métamorphose en fille classe, sexy et… rapidement très sûre d’elle.
Si on retrouve dans la première partie du bouquin un Vivès inspiré, il ne sait malheureusement plus quoi faire de son héroïne sexy. On le voit alors hésiter entre ses deux fonds de commerce habituels, où il a pu exceller : la provoc et le sentimentalisme. Et patatras. Ce n’est ni fait ni à faire, absurde (le flic, l’attentat…) et du coup sans intérêt. Et c’est bien la première fois que Vivès me déçoit à ce point.
A noter qu’à sa sortie, le « Chemisier » a été plutôt bien accueilli, alors que l’auteur se faisait en même temps sacrément lyncher par toute la France bienpensante pour son fameux et excellent « Petit Paul », que d’aucuns ont jugé pornographique, et que sais-je encore. Ce n’était juste qu’une grosse farce à lire au cinquantième degré (au moins). Les années Hara-Kiri sont bien loin… Quand on jugera les œuvres pour leurs qualités intrinsèques et non pseudo-morales, on aura progressé.