Gallimard
Nous sommes ici à l’antipode de polars style Grangé ou Chattam… Nous pourrons dire tout ce que nous voudrons de l’Amérique et des Américains, nous n’avons pas beaucoup d’auteurs à l’instar de Sallis capables d’autant d’intérêt pour les autres cultures (Sallis est traducteur de Queneau et de Vian outre-atlantique). Grâce à cette ouverture d’esprit (qui déborde inévitablement dans tout le livre), nous avons entre les mains un polar unique qui se démarque complètement de ce qu’on peut lire ailleurs, où l’intrigue n’est pas tout, où l’auteur prend le temps de prendre son lecteur pour ce qu’il est : un curieux de TOUT. Rassurez-vous : il se passe quand même pas mal de choses dans ces 200 pages de Bluebottle. A la Nouvelle Orléans, Lew Griffin, héros récurent de Sallis, va confronter sa couleur de peau, son intelligence à ce que la terre peut compter de plus triste : quelques blancs américains racistes et meurtriers. Ces derniers vont tomber sur plus fort qu’eux (et ce ne sera pas Griffin, on n’est pas dans une série TV). Le pauvre Griffin sera obligé de faire son chemin entre ces brutes, de faux amis (maffieux et Cie) et la belle La Verne qui lui échappe inexorablement. Chef d’œuvre sans hésitation.
Christophe
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