MON COMBAT T.3 : JEUNE HOMME – Karl Ove KNAUSGAARD


 ★★★★½ 

Folio

Je vais vous renvoyer aux conseils des deux premiers volumes de l’immense autobiographie du Norvégien K. O. Knausgaard (« La mort d’un père » et « Un homme amoureux ») pour savoir de quoi il retourne. Après leur lecture, je suis devenu complètement accro. Il me faut ma dose de Knausgaard. Et vite.

Troisième tome : « Jeune homme », l’auteur continue de brouiller les pistes côté chronologie. Cette fois, nous voilà plongés dans son enfance, au tournant des années 70 et 80. Une fois de plus, il va falloir au lecteur aller au-delà des apparences : il y a bien-sûr en première ligne ce quotidien de gamins, leurs jeux, les filles, les mensonges, les peurs et  l’école. Et puis en permanence cette pression sociale bien trop animale, brutale même, pour le petit Karl Ove, gamin brillant mais maladroitement prétentieux et ultra-sensible. Karl Ove pleure, tout le temps, à la moindre contrariété. Et ça devient compliqué pour lui de se faire accepter.

Mais le cœur de ce roman tient dans la relation totalement pernicieuse que ce gosse endure avec son père, ce bloc d’autorité lunatique, petit dictateur de poche, reprochant à son fils de trop pleurer, de mentir, de voler et j’en passe.

Karl Ove Knausgaard réussit un roman puissant sur le souvenir, la place du « je » dans l’écriture, sa singularité et son honnêteté exigées, ainsi qu’une plongée dans le scaphandre de la jeunesse d’où le monde extérieur, et notamment celui des adultes, semble déformé, fabuleux ou inquiétant.

Christophe
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