Gallmeister
Californie du nord, deux sœurs tentent de survivre après une catastrophe non identifiée (politique, écologique, climatique ?) qui prive peu à peu le pays de tout ce qui sous-tendait son fonctionnement : énergie, électricité, transports.
Après la mort de leurs parents, Nell et Eva s’organisent dans la maison familiale au milieu de la forêt, à la fois milieu protecteur et nourricier, et vecteur d’angoisses sombres et tapies.
« Dans la forêt », paru en 1996 aux Etats-Unis, et très populaire depuis, vient d’être traduit en France. Ce n’est pas qu’un énième roman de survie post-apocalyptique. Ici la frontière avec notre monde connu est si ténue que sa perte et son souvenir demeurent autant pour le lecteur que les deux sœurs très viscéraux. Comment réussir à continuer quand l’essentiel de que l’on croyait acquis pour longtemps voire pour toujours s’écroule petit à petit ? Les peurs et les dangers s’accumulent, se diversifient. Et quand on croit l’espoir revenir – cette tragédie comme dirait S. Auslander –, c’est souvent un nouveau combat qui s’annonce.
En jeu de miroir, ce roman pointe bien évidemment du doigt notre incapacité à apprécier notre confort actuel et notre égoïsme puéril à toujours mécaniquement gaspiller, consommer, détruire.
Le retour à la nature n’est ni bon ni mauvais. Mais ce sont nos origines humaines qu’on le veuille ou non ; et peut-être notre futur.
Christophe
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