Métailié
Deuxième volume qui nous vient du froid (d’Islande !), après le très bon La cité des Jarres, La femme en vert est assez déroutant. Beaucoup moins classique. Le (toujours) bougon inspecteur Erlendur et ses deux associés sont après le mystère d’un squelette découvert près d’un lotissement de la banlieue de Reykjavik. Un cadavre visiblement vieux d’une bonne soixantaine d’année… On a du mal à bien saisir comment la police islandaise peut mettre à plein temps trois de ses employés sur un « meurtre » (en est-ce un ?) qui date de Mathusalem. D’ailleurs aux trois quart du bouquin, Sigurdur Oli, l’associé d’Erlendur, s’interroge : « Tous ces gens sont depuis longtemps morts et enterrés, (…) je ne sais pas pourquoi nous remuons tout ça ». En fait, ne vous posez pas la question. Ce livre n’est finalement pas un polar. L’enquête n’est que prétexte pour Indridason. Car parallèlement, nous suivons la vie d’un couple et ses trois enfants durant la Seconde Guerre Mondiale. Le mari, Grimur, bat continuellement sa femme sous les regards absolument terrorisés des petits. Et notamment de Mikkelina, la petite handicapée qui ne parle pas. C’est cette histoire que veut nous raconter Indridason, ce témoignage sur la violence, physique ou psychologique, faite aux femmes, aux enfants. Si vous êtes fan absolu d’enquêtes tordues, compliqués et imprévisibles, vous risquez certainement d’être déçus. On comprend assez vite l’identité du cadavre. Si vous attendez d’un roman noir autre chose qu’un simple gendarmes et voleurs, alors ce livre d’Indridason, toujours aussi sobre et efficace dans son style et ses ambiances, aura de grandes chances de vous plaire.
Christophe
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