Avec : Dave Johns, Hayley Squires, Dylan McKiernan
Pas tout à fait soixante ans, Daniel, menuisier anglais, est victime de problèmes cardiaques sérieux et doit arrêter de bosser. Il pense pouvoir bénéficier d’une pension. Mais, contrairement à l’avis du médecin, l’administration l’oblige à se remettre dans une démarche de recherche d’emploi, sous peine de ne plus rien toucher. Il croise la route de Katie, jeune mère célibataire, qui se débat elle aussi, et si les causes sont différentes, la conséquence est la même : le risque de se retrouver au ban de la société.
D’un sujet capital, Ken Loach en fait une marotte. Et le problème dans ces cas-là, c’est de tomber dans le piège du film manichéen. Il n’y a alors plus aucune subtilité dans les situations, la réalisation (que c’est plan plan) ni les différents personnages. Il y a des méchants et des gentils. Oui, comme au pays de Candy. Vous avez reconnu, vous voyez donc le niveau.
En parlant de niveau, ça fait une paire que Ken Loach n’est plus l’auteur-réalisateur captivant de ses plus jeunes années (« Raining stones », « Land And freedom », « My Name Is Joe »…) Et après avoir notamment tâté, sans grande subtilité là non plus, au film historique à trèfle à quatre feuilles (« Le Vent Se lève », « Jimmy’s Hall ») il revient vers ses premières amours : le prolétariat. Si l’on ne saurait l’en blâmer, il faudrait qu’il n’oublie pas cependant de faire du cinéma et non un simple catéchisme. A la lumière du film de Stéphane Brizé « la Loi Du Marché », on mesure tout ce qui sépare Loach du monde réel où, malgré les révoltes sincères, il ne faut pas oublier que rien n’est jamais simple.
Palme D’or en 2016, César du meilleur film étranger, Prix du public aux festivals de Locarno et San Sebastian toujours en 2016 et meilleur film tout court aux BAFTA de la même année. Tout de même. Faudra qu’on m’explique.
Christophe