Laffont
Auxerre. Louise Anarchange est une fille sage, enseignante, assez jolie. Un soir de sortie, un peu éméchée, elle se fait violer par certains de ses jeunes élèves de troisième. Elle perd du même coup une virginité jalousement gardée. De ce jour, elle devient rongée par l’unique désir de vengeance. « Il faut admettre que son histoire commence à ressembler à un roman noir » remarque l’auteur dès la page 41… Elle sombre alors dans une schizophrénie délirante et s’invente un double : Louise B. la furie destructrice vengeresse. « Faire payer à n’importe quel fils de pute ce que ces salauds de la classe de troisième m’ont fait. » Ce livre retrace le petit bout de chemin qu’ont fait ensemble Louise A. et Louise B. Un livre « noir« , en effet, opaque ; pas une seule porte de sortie. Les personnages principaux sont tous des malheureux : Roman Kowalski le commissaire veuf et inconsolable malgré Olga ; Emile, Monsieur le docteur Anarchange, le père de Louise, aux penchants incestueux, qui n’arrivera même pas à se racheter, malgré tout ; Astrid la « mère-plante » qui n’en pense visiblement pas moins ; Janco le réfugié kosovar sur qui Louise portera « un peu d’amour, d’accord, mais bon Dieu comme c’est triste tout ce qui va autour« …
Un chauffeur de Taxi demande à sa cliente en dernière page : « Pour être heureux, comment faut-il accepter de manger son pain sur cette terre ? » On ne vous cache pas que le dernier livre de Jean Vautrin ne répond pas à la question. Pour lecteur motivé uniquement !.
Christophe
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