Actes sud
Nous nous souvenons de nos cours d’histoire, à l’école : cartes, mouvements de troupes, traités, dates, Grands Hommes et Panthéon. Éric Vuillard est de ceux qui pensent que l’histoire, c’est aussi et surtout le peuple qui la construit, qui la bouscule. Qui la révolutionne.
Le peuple ? Ok. Mais c’est quoi le peuple ? Ce sont des individus, avec chacun une histoire, un prénom, un nom, une famille. Chaque mort dans chaque bataille était la personne la plus importante de l’univers.
Ce petit livre nous donne à imaginer ce que fut la journée du 14 juillet 1789. Pour celles et ceux qui l’ont faite. Éric Vuillard a grandement « reconstruit » entre ce que nous savons de la prise de la Bastille. Une langue riche, passionnante, visuelle. On y est. On est avec chacun d’entre eux. Le chapitre « un cadavre » est le sommet de ce roman. La peine qui suit la mort de Sagault, cet anonyme de l’histoire de France, comme il y en a eu des milliers ce jour-là, est capitale, fondamentale.
L’écriture de Vuillard, comme il le dit lui-même page 175 à propos de la prose de Maillard, est « grandiloquente peut-être, mais elle pue la vérité ».
Christophe
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