Monsieur Toussaint Louverture
Hazel et Fyveer sont deux frangins, l’un est plutôt débrouillard, le second plus introverti. Mais quand ce dernier flaire un très mauvais présage, l’aîné fait alors immédiatement confiance à son petit frère : il faut convaincre Padi-shâ de faire évacuer la garenne. Seuls quelques courageux, contre l’avis de l’autorité, suivront Hazel et Fyveer dans leur quête : trouver un endroit sûr pour reconstruire une nouvelle colonie. Ce sera à Watership Down. Et ça ne se fera ni sans mal, ni sans perte. C’est le prix que vont payer ces quelques compagnons de lutte pour gagner liberté et sécurité.
Attends une seconde, tu nous as dit qu’ils fuyaient quoi tous ces loustics ? Une garenne ?!
Ben oui, on est chez les lapins. Je ne vous l’avais pas dit ? Mince. Mais partez pas.
« Watership down » sous couvert de conte animalier, c’est Shakespeare et « Star Wars », l’Odyssée d’Ulysse, l’Exode de Moïse et le maquis du Vercors. Pour celles et ceux qui ont des filles de moins de 15 ans, c’est un peu « La guerre des clans » revu (et corrigé) par George Orwell.
« Monsieur Toussaint Louverture », qui est bien aimable, s’est dit qu’il serait dommage que, nous, petits Français, passions à côté d’un des plus grands succès de l’histoire de l’édition mondiale. Il n’y a bien que par chez nous que Hazel et sa bande n’aient pas fait florès. Voilà l’erreur rattrapée. Et le tout dans une nouvelle traduction et un écrin sublime, comme à l’habitude de ce merveilleux éditeur et à la hauteur du grand classique de la littérature qu’est « Watership Down ».
Qu’il me soit permis d’être le plus honnête possible : il m’est quand même plus « ordinaire » de cheminer dans des histoires avec des petits bonhommes et des petites bonnes femmes. Voilà. Comme dirait mon libraire préféré, les allégories, ça va bien quand on a dix ans, mais après, heu, on est en droit d’attendre autre chose (alcool, dépression, femmes fatales et tout le décorum du roman infecté). Mais je ne peux pas dire qu’avoir laissé mes préjugés au vestiaire et m’être laissé séduire par ces vaillants petits lapins ne m’ait pas été une des plus aimables expériences littéraires de l’année. Mon cœur s’ouvrirait-il un peu ? Vieillirais-je ? Damned, j’en parlerai à mon psy.
Christophe
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