L’olivier
Un roman sur le 11-septembre. Que n’a-t-on pas déjà dit, déjà écrit ? Surtout que, quand on s’attaque aux premières pages de ce livre, on est près de baisser les bras : ces rapports ultra mondains de la haute bourgeoisie new-yorkaise laissent assez froids… en apparence seulement. C’est oublier des écrivains comme B. E. Ellis (lisez American Psycho) qui sont capables de nous raconter par tous les détails un univers tellement banal et ennuyeux de trop d’excentricité, pour mieux le dynamiter par la suite. Ici le contexte (la chute des deux tours du World Trade Center) joue ce rôle, il n’est d’ailleurs même pas décrit. McInerney se charge du reste : tous ses personnages si bien rangés dans leurs certitudes vont dériver petit à petit puis, pour Corrine et Luke, se retrouver sur des chemins que la morale réprouve (adultère). Mais quel sens donner à la morale dans un tel contexte ? Où se situent les fous ? Les gens biens ? Il est bien évident que les données ne sont plus les mêmes. Russel, le mari de Corrine, en tentant de violer sa femme, comprendra trop tard le changement radical de valeurs de beaucoup de gens après cet évènement tragique. Où sont les priorités dans la vie ? Seule et unique question du roman. Fin de l’insouciance, fin de la belle vie. Il était temps…
Christophe
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