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David est architecte, plus précisément maître d’œuvre, sur la construction d’une des plus grandes tours parisiennes. Métier à la fois prenant, passionnant et valorisant. Marié, deux enfants. Un après midi, il croise Victoria dans la rue, il la suit. Un regard appuyé, persistant, elle se prend au jeu, faussement naïve (« je vous ai pris pour quelqu’un d’autre« ), c’est déjà trop tard : la vie de David s’aiguille sur une autre voie. Et ce n’est pas celle de la tranquillité, c’est le moins que l’on puisse dire.
Victoria est l’antithèse de David : de droite, DRH d’un grand groupe mondial, vivant à cheval entre Londres, Paris et bien ailleurs, fonceuse, bardée de certitudes. David est habitué aux « rencontres » d’une nuit ; celle-ci, se jure-t-il, sera du même acabit. Et qu’est-ce qu’il se passe ? Eh bien David et Victoria sont les amants les plus attachés du monde. (Bien fait !) Complètement fous l’un de l’autre, fous furieux même ! Quelques scènes, heu… très explicites… ah ça ils s’aiment, on peut pas nier.
L’amour à la folie c’est bien, ça met des fleurs dans le crâne tout ça, mais c’est usant. Toxicomanes : elle en veut toujours plus, lui aussi d’une certaine façon. Parallèlement, il brûle la chandelle des deux côtés. Sur la construction de la tour (ho la belle image que ce labeur infini du pauvre homme érigeant son… monolithe ?), dans sa vie de couple où, forcément, ça se délite un poil.
Qu’en penser ? On peut dire que c’est plutôt juste. La crémation (il n’y a pas d’autres mots) de David est très explicite, son ivresse, ses doutes… tout ça est très efficace. Victoria est (vraiment) magnifique, belle, sublime et son arrogance n’y fait rien : il – en – est – fou !
U n côté peut-être un peu extravagant qui peut lasser le lecteur. Cela méritait-il plus de cinq cents pages ? Philip Roth fait mieux sur le même sujet en à peine plus de cent (lire Le rabaissement ou surtout Exit le fantôme). Un personnage furtif éclaire ce roman de frapadingues : celui de Sylvie, la femme de David. Fantôme qui a son histoire propre, son existence cabossée et qui aurait mérité mieux (tant du côté de l’auteur que celui de David !) que cette trop légère attention.
Christophe
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