Noir sur Blanc
En 1939 quand le rouleau compresseur allemand terrasse en quelques jours la Pologne, le temps s’arrête brusquement pour Konstanty Willemann plus habitué à sa vie de noceur, mari infidèle et morphinomane. Il erre au milieu des ruines, en quête de sa dose, s’apitoie sur lui-même, prend des bonnes résolutions, les perd cinq minutes plus tard, adore son fils et sa femme mais continue d’aller fréquenter Salomé, la fantasmagorique et repoussante putain. Puis, par un concours de circonstances et un gros malentendu, notre « ami » Kostia va se retrouver embarqué au service de la Résistance. Grâce à ce malentendu, il compte naïvement regagner l’amour de sa famille…
Roman aussi torturé qu’il semble bien l’être à premier abord (cette couverture, cette illustration flippante de Georg Grosz !) L’écriture de S. Twardoch injecte une petite voix dans le crâne de Kostia, une petite voix qui semble tout connaitre depuis le début le sinistre destin auquel il semble voué… une sorte d’ange gardien… ou comme un léger commencement de schizophrénie ! Malgré sa naïveté et mon goût immodéré pour les hommes perdus, je ne me suis que peu attaché à Konstanty, son indécision permanente cachant mal un égoïsme malsain. Ce qui ne retire en rien aux qualités de ce roman polonais amer et pessimiste. Idéal pour la plage.
Christophe
retour à la liste de conseils romans