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Trois soldats en hiver, partent sur ordre, « traquer ». Qui ? On le comprend rapidement : des Juifs. Nous sommes en Pologne, sous l’Occupation. Les trois militaires sont allemands. Ils en trouvent un, c’est alors pour eux, en récompense, la promesse d’échapper à la « corvée » des fusillades à la caserne. Sur le chemin du retour, ils improvisent dans une maison abandonnée une soupe poussive mais prometteuse dans cet environnement glacial et affamé. Arrive un Polonais. Commence alors entre les trois Allemands et le Polonais antisémite un jeu d’influence et de provocation.
En jeu notamment : le prisonnier juif et… son avenir : faut-il l’accepter à table ? Faut-il le ramener à la caserne ?
Mingarelli aime plonger des hommes ordinaires au milieu de l’inconcevable (lisez Quatre soldats). Avec force, tact et subtilité, l’auteur instaure un malaise croissant jusqu’à la dernière page que l’on referme plutôt choqué. Pas besoin pour Mingarelli de centaines de pages, pas besoin d’une grande saga pour que le lecteur s’attache à ces personnages, salopards par devoir, foncièrement humains par nature, perdus devant des choix. Faut-il sauver ce Juif ?
Très fort, universel.
Christophe.
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