Plon
Terrible histoire, d’autant plus que tout cela a existé et existera encore très certainement aussi longtemps qu’on laissera le continent Africain la tête sous l’eau entre dictateurs, milices et autres mafias. Ce que va vivre la jeune Ayané en retournant dans son village natal au cœur de l’Afrique dépasse l’entendement. Outre le choc des cultures entre celle, émancipée, qui est parti faire ses études en France et ceux qui sont restés « dans la misère et l’ennui« , en revenant accompagner sa mère au seuil de sa vie, Ayané va vivre un épisode sans nom de la guerre civile qui ronge son pays. Des miliciens s’introduisent dans le village, exigeant leur part de jeunes hommes valides au combat et de jeunes filles pour l’intendance et plus si affinités. Au nom d’une puérile cérémonie d’unification de tous les peuples africains, les jeunes soldats vont imposer à tout le village un rituel sans âge, sans qualificatif. L’horreur se passe.
Léonora Miano pose ici très intelligemment la question de la relativité des choses : la jeune Ayané va très vite juger ses paires comme des barbares incultes, froussards. Tout n’est pas si simple bien entendu. Que jamais on ne se permette de juger le sujet des guerres civiles d’Afrique comme un sujet rabattu… (lire Allah n’est pas obligé de A. Kourouma, Une saison de machettes de J. Hatzfeld).
Christophe.
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