Julliard
Dans la nuit du 19 au 20 octobre 2011, Mouammar Kadhafi vit ses dernières heures caché dans une ancienne école de Syrte, sa ville natale, avec ses quelques derniers fidèles soldats. Ils attendent l’arrivée d’une colonne de blindés qui pourra les emmener dans un endroit plus sûr. Mais les tirs rebelles se rapprochent et la capture de Kadhafi ne fait plus aucun doute.
Voici les quelques heures d’attente avant la mort. Que se passe-t-il dans la tête du dictateur avant son lynchage ? Il revient sur ses souvenirs d’enfance, orphelin vivant dans la misère, son arrivée au pouvoir, son addiction au sexe et à la drogue, son pouvoir sur les femmes et plus généralement sur ceux qui l’entourent.
Pour son vingtième roman, Yasmina Khadra propose un huis-clos oppressant dans l’esprit d’un dictateur. Khadafi se prenait pour un dieu indispensable au développement de son pays. Selon lui, les libyens lui doivent tout. Sa folie, son envie insatiable de pouvoir et de dominance sur les autres, largement abordées dans le livre, sont effrayantes. Et ça a duré 42 ans.
Khadra, par une écriture simple et cinglante, nous livre un récit effroyable. On oublie le Khadra décevant de « L’olympe des infortunes » pour retrouver le Khadra de « L’attentat » ou de « L’équation africaine », celui qui défend une idée, une cause avec force et conviction. Personnellement, c’est celui que je préfère.