JC Lattès
Delphine de Vigan ? J’ai lu Delphine de Vigan ? Oui. Et vous savez quoi ? Son bouquin est vraiment bon. Ca y est c’est dit. Cet épisode de ma vie est une opportunité magnifique, pour toutes celles et ceux qui sont persuadés que je suis bardé d’a priori, de me chambrer. Faites-vous plaisir, c’est la maison qui offre.
Delphine de Vigan nous raconte ici l’histoire de Delphine, romancière, un peu cassée suite au succès assez déstabilisant de son précédent roman qui traitait d’un sujet profondément lourd et personnel (le suicide de sa mère, « Rien ne s’oppose à la nuit »). Lors d’une soirée, Delphine rencontre L., une jeune femme attachante, très à l’écoute, attentive. Et comme dirait Candy (avec ses couettes jaunes) « Et pour sortir des moments difficiles, Avoir des amis c’est très utile ». Bref, Delphine, bien qu’un peu surprise, devient, côté sentiments et vie privée, un peu comme la Pologne face à la Wehrmacht en 39 : une journée « portes ouvertes ».
Mais petit à petit, dans sa manière d’être, L. développe de plus en plus un côté très trouble, à la limite de la perversion. Et si Delphine s’en aperçoit ponctuellement, elle compte trop sur la présence de son amie face au vide existentiel et créatif croissant de sa vie, pour casser cette relation.
Delphine de Vigan, la « vraie » (??) nous entraîne le long de trois parties aux titres pour le moins éloquents (« Séduction », « Dépression » puis « Trahison ») dans une réflexion sur la création romanesque assez vertigineuse, ou si l’on semble comprendre parfois la mise en abymes, on est vite rappelé à l’ordre : tout n’est que miroirs, fausses pistes, jeux de dupe. Et si j’étais persuadé que nous allions vers une formule à la Stephen King (références explicites à « Misery »), les cent dernières pages sont très importantes. Et sauvent le bouquin. Je le referme, pétri de questions et le sourire aux lèvres : j’ai lu et aimé le dernier livre de Delphine de Vigan. Ça m’apprendra.
Alors Christophe ? Te voilà bien eu !
Calmons-nous. Disons que « D’après une histoire vraie » de Delphine de Vigan me paraît être une très chouette exception qui confirme la règle qui veut que face aux auteurs aussi prévisibles qu’inintéressants, les « a priori », voire les petits principes psychorigides, ne sont rien qu’un peu de bon sens.
Christophe
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