Seuil
En 1930, Alexeï Féodossiévitch Vangengheim est le responsable du service météorologie unifié de l’URSS. C’est un soviétique qui a la « foi » dans son pays, dans sa science, dans l’avenir, dans le Parti.
Sauf que.
Sauf qu’une après-midi de 1934, il est arrêté par la terrible police d’Etat. Accusé de sabotage, il est condamné à dix ans de « rééducation par le travail » et déporté au Goulag. En 1937, il est exécuté avec des milliers d’autres une balle dans la nuque, dans une fosse commune. C’est « la Grande Terreur ».
Terrible petit livre d’Olivier Rolin, très russophile, qui montre, principalement dans sa seconde partie ahurissante et poignante, comment un quidam, un être ni fort, ni bon, ni mauvais, juste quelqu’un qui aime sa fille et sa femme, qui croit en la science, va être littéralement broyé par un système de terreur d’État, un système tellement cruel et absurde que les accusateurs et juges d’un jour finissent majoritairement par être accusés à leur tour un peu plus tard.
Si la première moitié de livre n’apparaît pas indispensable (la vie d’Alexeï est un peu trop vite traitée), comme je l’ai écrit plus haut, tout la seconde est d’autant plus forte. Tout le passage concernant les lettres qu’il envoie à sa femme, les dessins à sa fille (qu’on retrouve à la fin du livre avec beaucoup d’émotion), est sidérant. Notamment l’espoir qui demeure malgré tout, malgré l’incompréhension, la violence, la faim et surtout : la peur.
« Le météorologue » est un petit traité du XXème siècle. Dans tout son horreur.
Christophe
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